Il est 9h45 du soir.
30 minutes…
C’est le temps que je me suis allouée pour renouer avec mon premier amour : la lecture. Un partenaire fidèle qui m’a tant donné tout au long de mes très jeunes années.
30 minutes…
Pour retrouver le goût et la sonorité des mots, le frémissement des feuilles, les sueurs froides et les palpitations des intrigues, les colères, les pleurs et les joies des personnages. Pour adorer ou détester un homme ou une femme que l’on ne voit pas mais qui nous devient vite intime.
30 minutes…
En souvenir de ces journées lointaines où mes heures étaient vécues dans l’imaginaire.
En mémoire de certaines pages interdites que l’on découvrait à la lueur d’une lampe de poche avec pour seuls témoins, le drap et l’oreiller. Il faisait alors nuit noire. Il fallait faire attention aux pas de l’Inquisitrice !
30 minutes…
Pour vibrer et renaitre.
Pour ne penser qu’à soi et ne faire plaisir qu’à soi.
30 minutes…
Pour retrouver son amour un peu perdu.
30 minutes…
Vécues pourtant dans une lutte, un corps à corps entre le sommeil et le réveil, entre des mots qui dansent et des mots qui trébuchent. Dans un va-et-vient à l’intérieur d’un paragraphe pour tenter de trouver le sens que Morphée dérobe.
30 minutes bâclées, saccagées, ravagées…
Il est 10h15, l’alarme sonne. Le livre me quitte et la déception de n’avoir pas pu honorer correctement un énième engagement pris à l’assaut d’une nouvelle année m’habite.
Et sur … un ultime sursaut d’orgueil, je jure, mais un peu tard !!!, que le sommeil ne m’aura plus.
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