tournesol Ma chère Marie,
Me voilà au crépuscule de ma vie, le corps ravagé par les maladies. Je regarde le temps s’écouler, impuissant à l’arrêter, incapable de l’éviter. Je pense aux heures de ma jeunesse, je vis avec nostalgie les souvenirs de ma vigueur d’antan. Tout cela me manque car je suis étranger à mon propre corps.
Ma tendre moitié,
Je te contemple et je suis habité de sentiments partagés envers la vie. Je lui suis tout aussi reconnaissant que je lui en veux. Je lui suis redevable de t’avoir mise sur mon chemin pour grandir avec moi à travers les années. Cependant, je lui en veux car ce n’est pas ainsi que j’avais rêvé vieillir à tes cotés. Je ne voulais pas devenir un boulet pour toi, avec les membres trop lourds pour me porter. Pardonne-moi si je fais de toi mon support. Je sais combien les tracas que je te pose sont pesants pour toi. Tu occupes une place qui aurait dû me revenir. Chaque jour qui passe est une occasion de plus pour t’aimer.
Marie, mon ange,
Te souviens-tu de ce fameux jour où toi et moi avons bravé dame pluie pour nous rendre à l’église afin d’unir nos destinées pour la vie ? Malgré toutes les difficultés du moment, tu ne t’es jamais plainte. Constante dans ton amour pour moi, tu as tout supporté : retard, entorses aux traditions, longs trajets … Tu m’as prouvé ce jour-là que j’avais eu raison de te choisir, toi le pilier de notre famille. Depuis, ma reconnaissance t’a été à jamais acquise.
Marie, la femme de ma vie
Je ne suis pas parfait, je l’admets. Je ne suis pas toujours présent pour toi. J’ai commis des erreurs ; trop peut-être, dirais-tu ! J’observe dans tes yeux des fois la colère, l’incompréhension, la déception, la tristesse que je t’inspire. Mon silence en est le reflet car il est l’expression de mon impuissance : je n’ai jamais su trouver les mots exacts pour faire disparaitre ces émotions chez toi. Lâchement, j’ai préféré prendre le temps pour allié, convaincu que la tempête finirait par se dissiper. Et c’est ainsi que j’ai péché par excès d’optimisme. Je t’en demande pardon. Pardon de ne pas être tout le temps à la hauteur. Pardon pour les pleurs que tu as versés à cause de moi ; pour les occasions ratées. Si seulement je pouvais réécrire notre histoire, je m’engagerais à effacer ces moments douloureux, malheureux et regrettables.
Marie, ma déesse,
Me voilà, le corps fatigué, l’esprit parfois embrouillé. Merci pour les soins que patiemment, tu me prodigues. Je ne les mérite pas. Pourtant, grâce à toi, chaque seconde de ma vie vaut la peine d’être vécue. Je t’aime au passé, au présent et au futur…
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