La magique nuit de Samantha

Le soir du 31 décembre 1999 fut magique pour Samantha.

Son cœur l’attendait, son âme le guettait. Elle était aux aguets. Elle attendait cette minute précieuse où Bernard apparaîtrait à la fête. Les heures s’écoulaient et les morceaux de musique se poursuivaient. Toujours rien. Elle tournait en rond, essayait un cavalier après l’autre ; pourtant l’entrain n’y était pas. Elle trépignait d’impatience…

Lorsque, brusquement, elle faillit tomber à la porte qui donnait sur le jardin, ce fut presque dans ses bras. Quelle entrée remarquée ! Elle aurait pu mourir de honte si son sourire et sa voix chaude ne l’avaient rassurée. Il était quelques minutes après minuit et c’était déjà le nouvel an. Il la serra donc dans ses bras, en formulant des vœux de bonheur et d’amitié. Puis il l’entraina sur la piste de danse. Il la faisait rire et cela lui plaisait. Au point où Samy ne se rappela plus de l’instant exact où ses bras se retrouvèrent autour de son cou. Elle avait finalement trouvé sa place : dans cette étreinte chaude que même la chemise mouillée de Bernard ne pouvait refroidir. La terre avait arrêté de tourner et les autres d’exister.

Ils dansaient sans discontinuer, ignorant les regards envieux qui les transperçaient et demandaient quand leur tour viendrait. Cependant, ni l’un ni l’autre ne se sentait prêt à lâcher prise, faisant fi des remarques des amis de Bernard. Lorsqu’elle fit une pause pour danser avec un bon ami, elle rata de nombreux pas car elle ne pouvait détacher son regard de son « prince » qui s’amusait à exécuter des pitreries sur la piste avec un ami. Lorsqu’il devint évident qu’il n’inviterait aucune autre fille à danser, Samantha le saisit et le ramena au milieu des danseurs.

Les mains de Bernard jouaient une valse sur son dos et elle imprima à ses mains le même mouvement. Elle était incapable de lui dire d’arrêter, cela lui plaisait trop. Elle glissa légèrement les doigts jusqu’à sa nuque et un frisson sur la sienne lui fit comprendre qu’il n’était pas en reste. Une sensation moite sur son cou et c’étaient ses lèvres dont la douceur la laissa toute tremblante. Elle en oublia tout pour la première fois de sa vie, ne pouvant plus réfléchir ; son cerveau d’habitude rationnel refusait de fonctionner. Elle était ailleurs et il la tenait, comme on tient son bien le plus précieux.

Il n’a pas continué longtemps son exploration mais cela lui a suffi pour comprendre un tas de choses. Il gagna ses oreilles et cela la transporta presqu’au septième ciel. Malgré la fatigue, il la gardait contre lui, la balançant à droite et à gauche. Ils faillirent trébucher ensemble à plusieurs reprises et en rirent tous les deux. Chaque fois qu’elle voulait contempler les autres danseurs, il ramenait son visage à lui en disant : « C’est moi seul que tu dois regarder ». Il faut dire que le spectacle valait le coup. A l’instar de Cendrillon, elle vivait son rêve de prince charmant, dans un parfum d’irréalisme dont elle garde encore les effluves. Le temps s’écoula ainsi, sans que ni l’un, ni l’autre ne puissent l’arrêter. Lorsque l’heure du départ sonna, au lieu de chaussure de verre, elle abandonna à cette soirée, son cœur, espérant qu’il se battra pour le lui ramener…

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