« Les choix que nous ferons dicteront la vie que nous mènerons »
Cette pensée, entendue il y a quelques années dans un film produit à la sauce de Shakespeare, a souvent constitué le début de mes cours pour motiver mes élèves quant à leurs responsabilités dans leur réussite ou leur échec à la fin de l’année scolaire. Un peu pour les conscientiser et éveiller leur intérêt pour les questions discutées en salle de classe. J’en ai même fait mon leitmotiv parce que l’expérience m’a montré que de plus en plus, nous sommes à la recherche de boucs émissaires pour porter le fardeau de nos malheurs. Nous vivons nos vies en spectateurs et laissons aux autres le soin de prendre en notre nom des décisions supposées changer le cours de notre vie ; tout cela, pour nous dédouaner lorsque ces choix n’amènent pas le succès attendu.
A tous les niveaux, quelles que soient les responsabilités qui nous incombent, nous sommes toujours enclins à justifier nos mauvais comportements, nos choix douteux par le fait que l’autre ne nous aime pas, cherche à nous nuire ou à salir notre réputation. Nous refusons de nous assumer pleinement et entièrement. La psychologie, la sociologie, et toutes les autres sciences humaines peut-être, vont nous fournir l’explication qu’il faut pour faire passer la pilule de notre incapacité à répondre de nos actes.
« Etre ou ne pas être », telle est la question. Comment justifier le désordre ? Le chaos ? L’incompétence ? Le déni de l’autre ou de son environnement ? Quels sont les arguments que l’on peut apporter pour expliquer les raisons qui rendent les solutions les moins viables, plus alléchantes chez nous ? Quelles sont les racines profondes de nos disparités ? Nous avançons la tête tournée vers un passé « glorieux » et « épique », pendant que le reste de notre corps va vers un futur de plus en plus incertain. Nous ressemblons donc à ces morts-vivants dont le monde entier a peur, tout en voulant percer leur secret pour faire évoluer, dit-on, l’univers médical. Paradoxal, n’est-ce pas !
« Qui veut juin prépare septembre », c’est ce que j’entends depuis que je suis assez grande pour écrire une pensée dans mon cahier de cours. Cela sous-entend que le succès se bâtit dès le premier jour et qu’il faut prendre le train au départ (et non en chemin) car il lui est impossible de s’arrêter. Par conséquent, nous devons partir d’un bon pied, bien imbu de nos objectifs et déterminé à les atteindre. Il nous faut visualiser la réussite et prendre nos échecs comme des étapes incontournables pour y arriver. Il nous faut changer d’attitude, devenir des battants, pour renforcer notre niveau mental et accroître notre degré d’investissement dans les actions que nous allons poser. Il est aussi important de ne pas tricher, de ne pas prendre les mauvais chemins détournés : « ceux qui gagnent sont ceux qui luttent ». L’autre n’est pas forcément un obstacle à abattre ; cependant, il doit aussi comprendre qu’il ne doit pas se dresser comme un écran sur notre chemin. L’univers est assez grand pour nous deux et si nous faisons la courte échelle, nous aurons plus de chances d’atteindre l’autre côté.
« Nos choix dicteront notre vie » : il est temps pour nous d’opérer des choix éclairés, de dépasser notre égocentrisme, d’arrêter le culte du « pito nou lèd, nou la ». Il faut éveiller notre âme à de plus grands idéaux et avoir pour ce pays qui se meurt et cette jeunesse haïtienne qui se cherche, des rêves et des projets plus ambitieux.
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